
He voilà… l’année dernière nous fêtions les dix ans de mes débuts en tant qu’écrivain, la sortie du premier chapitre de Zeidaran. C’est donc tout naturellement qu’un an et demi plus tard Melody, Aya et Xenon atteignent à leur tour les 10 ans d’existence !
Le 25 Octobre 2009 sortait donc, ici même, le prologue de Maleficus Machina MEKANIKA ! Plutôt que de faire un retour nostalgique comme je l’avais fait l’année dernière, j’ai voulu vous proposer pour cette occasion un petit bout de récit. Je souhaitait que cela soit assez court, pas plus de 10 pages et si possible qui n’aborderai pas de point important du scénario…
C’est donc tout naturellement que cela s’est mué en une partie complète d’une petite 50aine de pages, pas vraiment optionnelle, et se déroulant en parallèle de la 5ème partie… Normal !! (‘-__-)
Evidemment, en sa qualité d’épisode « surprise » (qui compensera la non-sortie de la 6ème partie cette année), il n’a pas encore été corrigé. (Gageons que cela viendra un jour !)
Enfin, dans la droite lignée de mes débuts, je vous propose de découvrir le premier des 4 actes qui le compose ici-même. En dessous, vous trouverez le PDF complet (en libre accès pendant 10 jours, passé ce délai il suffira de me le demander pour le récupérer).
Bonne lecture ! Et joyeux Mekanniversaire !!
Tendis que le passé de Melody s’emploie à la rattraper, sa fuite en avant se poursuit.
Cela fait maintenant près d’une semaine que nos trois amis ont quitté l’Arche du Docteur Wilya. Faisant route vers ce que Melody espère être une dernière « dernière étape », une autre fatalité s’apprête à s’abattre sur le petit équipage du Kamui…
Une fatalité plus implacable que ne pourra jamais l’être Syge-Mia…

Kamui,
quelque part dans l’infini désert morbide du Septième Secteur de la Voie Lactée.
C’était un jour comme les autres à bord de la corvette furtive de Melody, Aya et Xenon… Enfin c’était ainsi que le garçon se l’était représenté. Encore une fois, presque aucun des bonds effectués par le vaisseau ne les avaient fait apparaitre à un bel endroit de la galaxie… Bon, il y avait quand même eu une nébuleuse, mais elle était vraiment loin et faisait pâle figure face à celle qui avait émerveillé le garçon deux jours plus tôt.
Chaque bond Hyperspatiale était en effet l’occasion de découvrir un nouveau lieu. A raison d’une vitesse maximum de deux bonds par heure, cela faisait un nouveau paysage toute les trente minutes. Xenon avait l’habitude, à chaque fois que le panorama changeait, d’arrêter tout ce qu’il faisait pour aller le découvrir par la grande baie vitrée du poste de commande.
Ce jour-là, alors qu’il commençait à se faire vraiment tard, Xenon était en train de regarder un film qu’il avait déjà vu trois fois. Allongé sur le canapé qu’il n’avait pas encore convertis en lit, il luttait, non sans peine contre le sommeil. Pour être honnête, il était presque certain d’avoir loupé une partie du film… Il se rappelait parfaitement comment Marty revenait au début du film pour aider Doc, mais il avait le sentiment d’avoir loupé le moment où la foudre avait frappé l’Hôtel de Ville…
Sachant le film presque terminé, il se redressa pour s’essuyer les yeux et retrouver la force de se préparer à aller dormir. Ce faisant, il entendit Melody s’arrêter de courir. Elle aussi en avait fini pour aujourd’hui. Dans sa chambre, Melody avait quelques appareils qui lui permettait de faire un peu de sport. Il y avait notamment un tapis de course et du nécessaire de musculation. Depuis qu’ils avaient quitté l’Arche, elle avait pris l’habitude de s’entrainer entre une des deux heures chaque soir. Elle ne le faisait pas avant, en tout cas pas à ce point. Elle ne cachait pas qu’elle redoutait ce qui les attendait à la prochaine étape de leur voyage. (Et bien entendu, cela n’avait absolument rien à voir avec le fait que Xenon avait appris à cuisiner d’excellents cookies…)
Le garçon se ressaisi soudainement, s’il voulait pouvoir aller se coucher rapidement, il devait aller se brosser les dents avant que Melody ne se rende dans la salle de bain pour prendre sa douche !
Mue d’une énergie retrouvée, il sauta sur ses jambes et contourna rapidement le canapé en manquant de trébucher pour atteindre la porte de la salle d’eau. Il la poussa d’un coup d’épaule et se retrouva alors nez à nez avec Mel qui était entré par la seconde porte de la pièce, celle la reliant à la chambre adjacente. Surprise par cette précipitation, Mel s’était stoppée nette alors qu’elle attrapait la serviette la plus proche pour essuyer son visage encore dégoulinant de sueur. Sans rien dire, le garçon poursuivi son chemin pour atteindre le lavabo et empoigna sa brosse à dent.
Les yeux écarquillés, Melody conclu l’instant en pouffant de rire avant de reprendre son mouvement là où elle l’avait arrêté. Elle s’essuya puis enroula la serviette et la posa sur ses épaules avant de s’atteler à détacher ses cheveux trop longs, dont les pointes s’éparpillèrent sur le sol autour de ses pieds. Elle les rattrapa immédiatement et commença à les essuyer sommairement eux aussi avec la serviette. Elle reposa ensuite cette dernière sur son support et enroula à leur tour ses cheveux en écharpe sur ses épaules.
Cette impressionnante chevelure étaient d’ailleurs la principale raison de la hâte de Xenon. Oui certes, ils étaient beaux, doux, soyeux et ils sentaient toujours bons, mais maintenir une telle masse de cheveux en bonne santé ne pouvait se faire qu’au prix d’un travail d’entretient long et minutieux. Comme les « jours des cheveux » changeaient d’une semaine à l’autre, Xenon avait pris l’habitude de toujours passer en premier à la salle de bain le soir.
— Prends ton temps… lui adressa Melody dans un soupir en passant sa main dans les cheveux ébouriffés du garçon. Il s’arrêta une seconde et leva les yeux vers le reflet du visage de Mel dans le miroir. Elle lui adressait un sourire amusé. « T’en fout partout… » lui lança t’elle avec un petit geste de la tête pour qu’il regarde le miroir maculé de taches plutôt que son reflet.
Alors qu’il reprenait son mouvement plus lentement, Mel se dirigea vers la petite commode qui se trouvait à côté de la douche pour préparer se dont elle aurait besoin pour se laver. Ce faisant elle continua de parler au garçon :
— Tes cheveux commencent à être longs. Si ça continu, tu les auras aussi long que les miens !
— Sha la marff ! s’offusqua Xenon en tournant la tête vers elle. — Quoi ? rétorqua Mel en riant.
Le garçon rabaissa la tête pour cracher et la releva immédiatement pour répéter :
— Y’a d’la marge ! Les tiens sont genre mille fois plus long !
— Ouaa mille fois ? T’es sûr de ton calcul ? Hahaha…
— Oui, carrément sûr !
— Ok ok, si tu le dis… elle marqua une pause en se redressant. Elle se retourna vers
Xenon et se reposa sur le coin de la commode avant de reprendre : Tu as envie de les laisser pousser ?
Le garçon ne répondit pas, il était en train de se rincer la bouche.
— Ça serait marrant, je pourrais te les brosser tous les jours ! Hahaha…
Cette dernière remarque eut l’effet d’une bombe, le garçon recracha toute son eau et avant même de se redresser lança un « Ah ça non ! » parfaitement catégorique.
Melody affichait un sourire moqueur. Elle repensait au calvaire que cela avait été de lui couper les cheveux la première fois… En sortant de son caisson de survie, il les avait si longs et en si mauvais état que le premier brossage avait eut quelque chose d’épique…
— Hésites pas à venir me le demander quand tu voudra que je te les recoupe, conclu Mel plus sérieusement.
— Melody, Xenon ? intervînt alors Aya par les hauts-parleurs.
— Ouaip ? lança Mel.
— Je fais le bond.
— Ok. Toi, ne cours pas, s’empressa-t-elle d’ajouter par anticipation à l’adresse de Xenon.
Elle avait vu juste, le garçon fut coupé dans son élan avant même d’avoir lâcher l’essuie- main. Il lança un regard furtif à Melody, puis marcha jusqu’à la porte, dès qu’il l’eut passé, il accéléra immédiatement pour se précipiter au poste de pilotage. Melody lâcha un soupir résigné et sortit elle aussi de la salle de bain.
— Hey gamin ! Tu m’explique ce que t’as pas compris dans « Ne cours pas. » ? cria-t- elle avant que son regard ne soit attiré par le grand écran où passait les dernière seconde du film. Le générique se lança et elle revînt sur Xenon. Il avait l’air déçu. Effectivement, un rapide coup d’oeil par la baie vitrée suffit à comprendre que cette fois encore, il n’y avait rien à voir dans ce coin de la galaxie.
— Tu t’attendais à quoi ? » lui lança-t-elle Mel avec un grand sourire. Nous non plus on a pas besoin… de route ! ajouta-t-elle avant d’éclater de rire.
Le garçon soupira et s’affaira à préparer son lit. Mel resta quelques secondes pour dandiner de la tête au rythme de la chanson du générique qui continuait de défiler.
— Melody ? Hésita alors Aya.
— Hum ?
— Je suis désolé de te demander ça mais… Tu prévois quelque chose pour demain ?
— Demain ?
— C’est que nous sommes à portée d’Hyperbond d’une planète touristique… Donc je me disais que tu voudrais peut-être en profiter pour faire une pause.
Melody esquissa une grimace d’incompréhension.
— C’est quoi l’histoire ? Pourquoi tu veux prendre un jour de congé tout à coup ? En plus tu veux utiliser un de nos Hyperbonds pour ça ? T’es sûr que ça va ?
— On pourra toujours faire le plein sur place, ce qui rechargera notre réserve d’Hyperbonds. Ça nous permettra même d’arriver plus vite à destination du coup. Et on pourrait aussi en profiter pour refaire le stock de nourriture.
— Ah, voilà. Ça, c’est des arguments qui se tiennent. Pourquoi t’as pas commencé par là ? s’étonna Mel.
— Laisse tomber… soupira Aya.
— Oh putain ! s’exclama soudainement la pilote à la mémoire « surhumaine ». C’est quel jour sur Nariko ?
— Vu la tronche que tu tire, certainement celui auquel tu pense.
Le regard de Melody se perdit dans ses pensée, elle resta muette plusieurs secondes. Xenon, qui lui aussi s’était arrêté, haussa les épaule d’un air impatient en levant les yeux vers le plafond.
— Et du coup ? lança-t-il tant à l’adresse d’Aya qu’à celle de Melody.
Aya ne lui répondit pas, et Melody, toujours ailleurs, se décolla de l’encadrement de la porte où elle s’était adosser et se redirigea vers l’intérieur de la salle de bain. Xenon sentait qu’il allait une nouvelle fois finir bredouille, alors qu’il inspirait pour soupirer bruyamment, il vit la tête de Melody réapparaitre dans l’entrebâillement de la porte qu’elle était en train de refermer.
— Pardon. L’histoire c’est que demain ça fera tout pile dix ans que j’ai tout quitté pour entreprendre ce voyage. Et… ce n’est pas une super nouvelle… nota-t-elle avec une moue qui soulignait un euphémisme. On en parle demain. Aya, ok pour l’escale. Passez une bonne nuit tous les deux. Bye bye…
Et elle disparut derrière la porte qui se referma.
Xenon resta bouche-bée. Tellement habitué qu’il était de se voir être effacé de la réalité dès que Mel se plongeait dans ses pensées… Venait-elle réellement de s’excuser et de partager avec lui son sentiment sur l’objet de sa réflexion ?
— Comme quoi, tout arrive… s’amusa Aya.
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